Nos explorations ...
... en Belgique
Chantoir de Sècheval (Remouchamps)
Introduction
Quoi de plus normal pour un club d'Aywaille
que de s'intéresser à un phénomène karstique s'ouvrant sur le territoire de la
commune !
Connu et fréquenté de longue date, le trou
apparaît dans bon nombre d'ouvrages historiques sur la région mais aussi dans
la littérature purement spéléologique.
Notre intérêt pour cette cavité n'est pas
neuf et est lié à celui de notre ami Yves Dubois, spéléo du S.C.B. passionné de
longue date par le Vallon des Chantoirs. Il y a mené, tantôt avec l'un d'entre
nous, tantôt avec d'autres compagnons, mais très souvent seul, divers travaux
qui ont largement contribué à la connaissance de cette perte qui, rappelons-le,
est la plus en aval du complexe hydrogéologique aboutissant à la
célèbre Grotte de Remouchamps.
En 1989, dans le cadre d'un stage proposé
par la commission scientifique de l'U.B.S., un traçage réalisé par P. Meus
avait d'ailleurs confirmé cette relation évidente entre les deux points
distants d'environ 750 m.
A force de désobstructions rendues très
difficiles par le danger de crue et l'exiguïté des conduits (un d'entre eux
faisait 19cm de large sur 9m…), Yves a fait passer le développement des 110 m figurant sur le plan de
P. Vandersleyen (en réalité 60
m) à 350
m (1987 ?). Ceci en découvrant un maillage de diaclases qu'il topographiera petit à petit et toujours en solitaire.

Au point bas (-21m) : un siphon de m..... C'est du moins ainsi qu'il sera qualifié par l'intrépide Roland Gillet (SCB) à qui est revenu le "privilège" de trainer une bouteille pour s'y insinuer tant bien que mal. Trois heures à l'aller (autant au retour) avaient été nécessaire à l'époque pour parcourir le parcours de 100 m séparant l'entrée du siphon ! Roland n'avait pas réussi à le franchir. Pourtant, au bout de trois mètres, coincé par les lampes de son casque, il aurait senti un pied déboucher à l'air libre...
Là dessus, les mises en charge régulières du réseau finirent par reboucher les passages clés (1998 ?) et personne ne pu y remettre les pieds.
Il fallu attendre la fusion Casa/C7 et une initiative de Jack pour lancer le projet de réouvrir le réseau. Sur base des réflexions et nombreuses descriptions d'Yves, avec son soutien inconditionnel, les travaux d'aménagement débutèrent...
La prétention de cette page est de rapporter aussi fidèlement que possible les sorties effectuées depuis l'été 2004. Le compte-rendu le plus ancien est en bas de page et le plus récent par conséquent immédiatement sous ce paragraphe.
A noter que la cavité, au même titre que le réseau sauvage de la grotte de Remouchamps bénéficie du statut CSIS (cavité souterraine d'intérêt scientifique, site protégé et par Arrêté du Gouvernement Wallon) et que toute visite du trou est conditionnée par le respect strict d'une Charte d'accès.
Déc 2006
En cette fin d'automne particulièrement clémente, Yves et Jack espéraient bien pouvoir pénétrer une fois encore au sec dans le chantoir pour visiter ensemble les galeries les plus reculées du réseau Dubois. .../...
Nov 2006 : plongée des deux siphons
L'étiage étant au plus bas depuis quelques semaines, Jack s'est arrangé pour en faire profiter au plus vite Jacquouille, notre plongeur volontaire. Les deux sherpas supplémentaires recrutés sont Christophe et Michaël Lizin.
Deux bouteilles de 4 litres enveloppés séparément dans la veste et le pantalon de néoprène, un sac avec les précieux détendeurs et le petit matériel, une ceinture de plomb ... de plomb..., tout ça est achemininé à travers les boyaux du réseau "Dubois". Un cheminement long tout au plus de 50 m mais exigu et tordu au possible. Heureusement, un élargissement notoire à quelques mètres des deux "soupireaux" se prêtent très bien à la séance de déshabillage. Minutieusement, sous l'oeil attentif d'une bébé salamandre, Jacques se concentre sur les préparatifs de sa plongée.
Le fil d'ariane bien arrimé, c'est avec les bouteilles à l'anglaise qu'il s'engage en rampant en marche arrière dans le ruisseau mourant dans le premier siphon encombré de galets de toutes tailles. Gardant le même axe et la même pente, utilisant ses bottes en guise de charrue, Jacques doit creuser un sillon pour disparaitre de notre vue. On a beau être "habitué" à le voir partir ainsi, les minutes qui suivent paraissent toujours plus longues que les autres. Mais ici, Jacques ne s'absentera pas très longtemps. Au bout de 3 m, la hauteur du conduit s'amenuise jusqu'à l'empêcher de pouvoir continuer à labourer le sol.
Vu l'étroitesse du méandre accèdant au siphon parallèle, c'est avec une seule bouteille à bout de bras que Jacques s'engage ensuite dans l'eau stagnante et peu ragoûtante, là où avant lui Roland avait fait une tentative. Ici, il déroulera 4 à 5 m tout au plus de fil. Sur les premiers mêtres, le conduit est conforme au boyau à l'air libre. Derrière un becquet négocié en aveugle, Jacques s'est alors retrouvé, toujours les pieds en avant, dans un coulis de boue dans lequel il a jugé suicidaire de s'enfoncer avec une seule bouteille. Sa conclusion : mérite d'être revu en couplant les deux bouteilles. De préférence par Michel, plus audacieux que lui sur ces coups-là ! Mais de prime abord, même si le profondimètre est resté (comme la visi) à zéro, pas de possiblité de sortir un membre à l'air libre.
La voie royale vers le Rubicon n'est donc pas par là... Mais nous n'avons pas dit notre dernier mot ! A suivre.
Voir le reportage photo fait sur le vif
(enfoncer la touche F11 de votre clavier pour visionner en plein écran)
Nettoyage et consolidation
Il a lieu aussi de signaler la séance qui s'est déroulée la semaine suivante dans le porche d'entrée et qui visait à débarrasser les lieux des nombreuses branches, bois (provenant de la scierie) et autres objets en tout genre emmenés par le ruisseau, ceci de manière à préserver l'environnement bien-sûr mais aussi d'éviter des bouchons dans les boyaux pénétrables. Il en faudra malheureusement encore d'autres.
Une seconde tâche oh combien nécessaire pour nous assurer de pouvoir continuer la suite des travaux fut de fixer de manière fiable la grille de protection (filtre) à l'entrée du réseau "Dubois". Participants : Alain, André, Giovanni, Robert Theck, Lionel, Jack et Zoé.

Sa 30/09/2006 : reconnaissance
Enfin une occasion de revenir sur les lieux après une période de sècheresse suffisamment longue (et du temps libre...) que pour pouvoir pénétrer dans la cavité sans prendre de risque.
Après une incursion au Rouge-Thier, Pascal V., Michel M., Jack et Bando retrouvent Jacques sur le site où il a déjà passé une petite heure à dégager les ressauts d'entrée de bois en tout genre amenés là par les crues. A voir comment notre grille a été malmenée et les sédiments en tout genre entassés, ça a dû une fois encore gicler ! Il était temps qu'on revienne faire un peu de ménage. Pour peu, notre boyau aurait pû être rebouché comme l'est déjà une bonne partie du réseau classique.
But de cette visite : montrer à notre spéléo-amphibien les deux siphons (pas sûr que ce terme convienne pour ces infâmes "soupireaux"). Apprivoiser le parcours tordu et étroit qui y mène, visualiser les mises à l'eau étaient des préalables indispensables avant d'envisager d'y traîner tout l'attirail de plongée. Tout ça en veillant à ne pas dégouter ceux qui pourraient être les futurs porteurs.
Conclusion de l'intéressé après voir franchi les obstacles et s'être enfoncé juqu'au coup dans les deux soupireaux (baptisons les ainsi !) : c'est pas pire que lors de la première plonglée à Fagnoules... (Traduction : faut se faire un chenal avec les bottes mais ça pourrait p'têt bien payer ?!). Bref, ça vaut la peine d'être tenté. Affaire à suivre...

Contents d'être sortis ou impatients de remettre ça ?
Di 20/11/2005
Sortie improvisée en soirée sur ce chantier pour continuer à réouvrir les
passages donnant accès au siphon et autres points d'interrogation laissés en
suspend depuis bientôt 7ans.
Il ne m'aura fallu qu'un un simple coup de fil à
l'heure du goûter pour décider Christophe à sortir de ses pénates et affronter le froid piquant de cette fin de journée.
Est-ce
une impression renforcée par l'obscurité de la nuit tombante, en tout
cas, alors que nous enfilons nos salopettes sur le parking, il nous
semble que le ruisseau qui coule en contrebas est plus bruyant
qu'attendu... Et en effet, c'est un bon petit débit qui cascade dans le
porche d'entrée et s'enfile dans le boyau ouvert lors de la dernière
séance. Le temps d'ôter la grille de protection et c'est à notre tour
de nous y engager. Du coup, notre
flanc gauche se retrouve à la t° de l'eau.

L'obstacle
franchit (voir la photo), nous revoici dans la galerie dont l'accès
était jadis défendu par un parcours beaucoup plus long mais surtout
hyper-sélectif. La suite n'en reste pas moins inconfortable, d'autant
qu'aujourd'hui une partie du ruisseau emprunte le laminoir suivant.
L'eau a-t-elle un peu nettoyé le sol ou nous porte-t-elle (?!), en tout
cas le passage me semble un peu plus large. Mais peut-être est-ce
simplement un effet de la vaso-constriction ;-).
Heureusement, le
ramping n'est pas long et débouche sur une alcove où le ruisseau nous
échappe. Reste à se faufiler alors entre blocs dans une petite galerie
tordue pour atteindre le rétrécissement sur lequel je m'étais arrêté la
dernière fois. En expulsant l'air de mes poumons, je passe et aménage au mieux
le passage pour Christophe qui devra s'y reprendre à plusieurs fois avant de
réussir à me rejoindre en s'engageant sur le dos. Faudra quand même penser à attaquer un peu au burin le plafond.
La
suite se présente sous forme d'une chicane oblique ventilée et derrière
laquelle le ruisseau est audible. Etroite mais avant tout technique,
nous la franchissons pour enfin trouver une galerie digne de ce nom,
çàd où nous pouvons nous redresser.
Deux
branches du ruisseau réapparaîssent et se rejoignent pour
rapidement disparaître dans un siphon de galets roulés impénétrable mais en
relation avec une autre vasque siphonnante dans un boyau parallèle et
qui avait fait l'objet d'une tentative en plongée il y a une dizaine
d'années.
Contents
d'avoir atteints l'objectif fixé, nous rebroussons chemin en prenant un
peu de temps pour rendre les passages critiques un peu moins
antipathiques.
Contacté par téléphone dès notre retour, Yves nous apprendra que nous sommes les seuls avec lui et Roland à avoir vu le siphon. Je réalise aussi que nous sommes les deux seuls à avoir parcouru ce parcours avec une circulation active, Yves ayant toujours éviter de s'engager dans le réseau avec de l'eau.
Prochaine étape, consolider le passage clé et refouiller le terminus en cie du découvreur.
Rédigé par Jack

Di 18/09/05
Le guidage prévu à Ste-Anne avorté en dernière minute, Robs et Giovanni se sont retrouvés à "déminer" le chantier ouvert début août ....2004.
Le percuteur bloqué oté, le boyau a pu être franchit sans difficulté et ainsi permettre à Mosa et Jack
de revisiter un petit réseau tortueux qui n'a plus été foulé depuis
bien longtemps. Arrêt sur ramping à dégager avec en bruit de fond celui d'un écoulement... Quelques aménagements seront indispensables pour
pouvoir continuer. La grille (qui a merveilleusement joué son rôle) est
replacée. Ya+ka revenir !

D 01/08/04Deuxième séance pour Robs,
Yves et Jack. L'objectif est d'installer une grille de protection à l'entrée du
boyau d'entrée, ceci dans le but évident qu'il ne se rebouche pas lorsqu'il sera ouvert. Fin
de l'aménagement sur percuteur bloqué ! L'heure du Rv pour la réunion
préparatoire de l'expé sur le Ger ayant sonné, nous laissons le passage
protégé mais miné !

Sa 26/06/04
Robs,
Jack (+Guy en coup de vent pour mettre son mato à disposition) se
retrouvent avec Yves Dubois en fin d'après-midi pour une (re)prise de
contact avec ce chantier potentiel qu'est le chantoir de Sècheval
Durant
deux heures, nous réaménageons et taillons (4 suppositoires) l'amorce
d'un boyau qui devrait nous permettre l'accès direct au réseau "Dubois" découvert il y a une quinzaine d'années. Un coup d'oeil est jeté vers un
autre réseau rebouché depuis des décennies.
Reste à revenir avec le matériel approprié pour poursuivre la progression vers Remouchamps. On peut rêver !
Dernière mise à jour 15-12-2006